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génétique

  • L'origine des chiens : une affaire compliquée

    images-9.jpgLe chien est le premier animal domestiqué. Cela remonte certainement à plusieurs dizaines de milliers d'années. Il est donc très difficile de trouver l'origine des chiens actuels. La génétique indiquerait que l'animal ancêtre des chiens serait unique : le loup gris commun. Une nouvelle étude vient donner un grand coup de pied dans ce problème, pour rendre les choses encore moins sures. 

    L'étude a été menée par des chercheurs de l'université Durham, non loin de Newcastle. Elle consistait à analyser les données génétiques des chiens modernes, et à les comparer avec des analyses de restes archéologiques de chiens anciens. Les chercheurs ont constaté que les races modernes ont génétiquement peu de choses en commun avec leurs ancêtres antiques. 

    1375 chiens de 35 races ont été étudiés. L'étude montre globalement qu'il est très difficile d'obtenir des données concernant l'histoire primitive de la domestication du chien. L'animal a suivi l'homme partout et il y a très longtemps. Les croisements sont donc multiples et fréquents. Sur une pareille échelle de temps, il est difficile de s'y retrouver. Ainsi, des races réputées anciennes, comme le lévrier afghan, ne sont pas plus proches des premiers chiens domestiques que les autres races modernes. 

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    Des races avec des patrimoines génétiques différents de la majorité des autres chiens pourraient être considérées comme des reliquats ancestraux. On retrouve dans cette catégorie le dingo ou les salukis. Il n'en est rien, leurs patrimoines génétiques diffèrent uniquement parce qu'ils étaient à l'écart au XIXe siècle des grands élevages du Royaume-Uni qui ont donné naissance à la plupart des races actuelles.

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    Pour aller plus loin: Greger Larson et al. Rethinking dog domestication by integrating genetics, archeology, and biogeography PNAS 2012 ; published ahead of print May 21, 2012

  • Des golden retrievers ont aidé les généticiens à débusquer une maladie rare

    photo-1326706162851-1-0.jpgLe chien est le meilleur ami de l'homme même quand il s'agit de génétique: c'est grâce à des golden retrievers que des chercheurs ont réussi à remonter la piste d'une maladie de peau congénitale rare qui affecte certains bébés dès la naissance.

    Ce n'est pas le flair des chiens qui a joué en l'occurrence mais le fait que les golden retrievers, comme toutes les "races canines", ont été "artificiellement créés par les humains" à partir de quelques ancêtres communs et possèdent donc une histoire génétique bien connue et lisible, souligne l'étude parue dimanche dans la revue Nature Genetics.

    Or les golden retrievers présentent la même forme d'ichthyose congénitale récessive que celle qui touchent quelques familles. L'étude de leurs chromosomes a ainsi permis aux généticiens de débusquer le gène déficient à l'origine de la manifestation de cette maladie chez les bébés humains.

    Chez les humains comme chez les animaux, les ichthyoses regroupent diverses maladies provoquant un épaississement et un durcissement de la peau, qui forme des écailles sur tout le corps et peut s'accompagner parfois de graves lésions, comme celles qui touchent les "bébés arlequins".

    A ce jour, une quarantaine de gènes impliqués dans différentes formes d'ichthyoses ont été décrits, mais les mutations de ces gènes ne les expliquent pas toutes, relève l'étude, dirigée par Catherine André (CNRS, Institut de Génétique et Développement de Rennes) et Judith Fischer (Institut de Génomique du CEA).

    "Chez les humains, identifier les causes génétiques de maladies rares reste un défi en raison des difficultés pour réunir suffisamment de familles touchées (...) Parmi les modèles génétiques disponibles, les chiens semblent pertinents car chaque race pure représente un groupe d'animaux génétiquement semblables, descendant de seulement quelques ancêtres communs", expliquent les chercheurs.

    Les croisements consanguins permettent d'obtenir les caractéristiques et qualités voulues chez les chiens, mais ces pratiques sont aussi responsables du grand nombre de maladies spécifiques à chaque espèce.

    Chez les golden retrievers, le premier cas d'ichthyose congénitale a été diagnostiqué en 2007. Et comme cette affection n'est pas mortelle, les éleveurs n'ont pas cherché à l'éliminer par la sélection chez les reproducteurs et elle s'est rapidement transmise à leurs descendants. Selon Catherine André, 70% des golden retrievers seraient aujourd'hui porteurs d'au moins une copie du gène mutant.

    Le malheur des chiens aura malgré tout fait le bonheur des généticiens et des malades: il ne leur aura fallu que 40 individus pour localiser et identifier le gène responsable, PNPLA1.

    Forts de cette découverte, ils ont trouvé des mutations touchant le même gène chez six humains (provenant de deux familles distinctes) affectés par cette ichthyose congénitale récessive autosomique.

    Une maladie est dite à transmission autosomique récessive lorsque le gène impliqué n'est pas porté par un chromosome sexuel (X ou Y) et qu'il doit être donné à la fois par le père et la mère pour que la maladie puisse apparaître.