G-DMT7WW3X5R

aveugle

  • Gonzo, le chien de traîneau aveugle

    gonzo-chien-traineau-aveugle.jpg

    Lorsque Gonzo devient aveugle, les propriétaires du chenil Muddy Paw Sled aux Etats-Unis, refusent de le mettre à l’écart du groupe qui compte 120 chiens.

    En effet, Ben Morehouse, le directeur du chenil, recueille des chiens de traîneau à la retraite, abandonnés ou victimes de maltraitance. Parmi eux, le frère Gonzo; Poncho.

    Au départ, Poncho n’avait pas remarqué la cécité de Gonzo et ne le traitait pas différemment des autres. Quand l’handicap de son frère est devenu plus en plus visible, Poncho s’est mis à l’aider dans les virages ou pour déterminer la vitesse des autres chiens de l’attelage. Car oui, même aveugle, Gonzo continue de tirer des traîneaux, mais toujours placé à côté de son frère.

  • Quand l’animal perd la vue elle décide de continuer malgré tout...

    avec-de-la-patience-de-l-entrainement-et-beaucoup-d-affection-capone-vient-a-bout-de-tous-les-obst.jpgUn « choc ». C’est ce qu’a ressenti Élisabeth Scheid, aide soignante passionnée de dressage canin, quand le vétérinaire lui a appris que son chien perdait la vue. « J’avais des doutes. Il voyait bien quand je l’ai recueilli pour le dresser. Mais j’ai vite remarqué qu’il attendait d’entendre la balle tomber au sol avant d’aller la chercher, que quelque chose n’allait plus. »

    Et pour cause, ce berger australien est atteint d’atrophie progressive de la rétine, une maladie dégénérative. « Il n’y avait rien à faire. En un an et demi, il était totalement aveugle. Je ne pouvais me résoudre à le tenir toute sa vie en laisse. »

    Elle décide de transformer ce handicap en défi. » J’ai choisi de l’entraîner à deux disciplines : l’obéissance et le pistage. »

    PAS À PAS

    Commence alors un parcours du combattant pour l’animal et sa maîtresse au club canin de Sommerviller. « Le plus difficile pour l’obéissance, c’était l’épreuve de saut. Capone est dans le noir, il ne sait pas où est l’obstacle, ni à quelle hauteur et il doit avancer seul. » Il a fallu avancer pas à pas, au prix d’entraînements que le chien attend chaque jour avec impatience.

    « Il a commencé par apprendre à évaluer la hauteur avec sa truffe, à sauter sans élan, puis on l’a fait commencer de plus en plus loin. » Désormais, le chien accomplit l’exercice avec une confiance déconcertante sous les yeux brillants de fierté d’Élisabeth.

    Le pistage est encore d’une autre difficulté. La discipline consiste pour le chien à suivre la piste d’un homme le plus précisément et le plus directement possible, à récupérer un petit objet au bout du parcours et à le ramener directement à son maître sans le mâchonner. « Le périmètre est un grand carré de 150 m de côté et Capone doit pouvoir se souvenir de mon emplacement après avoir fait des détours. »

    Pour tous les exercices, chaque détail est réglé au millimètre. « Je dois positionner son corps et même sa tête au moment du départ pour lui faire comprendre la direction dans laquelle je veux qu’il aille. Il faut que je sois aussi concentrée que lui. »

    FUSION TOTALE

    André Arnould, président du club canin de Sommerviller, approuve. « Du fait de son handicap, le chien a développé l’olfaction des phéromones. Il sent l’humeur de sa maîtresse dans une fusion totale. L’apothéose, c’est quand les gens ne remarquent même pas qu’il est aveugle. »

    Au quotidien, l’animal s’adapte. « Q uand il arrive dans un endroit qu’il ne connaît pas, il mémorise les obstacles et ne se cogne pas deux fois. » Le chien de 4 ans et demi peut compter sur la protection de Ténor, l’autre chien d’Élisabeth, qui l’éloigne instinctivement du danger dans leurs jeux. « Au tout début, Ténor portait une clochette et Capone le suivait partout. » se souvient Élisabeth.

    Que de progrès accomplis depuis ! « Les chiens s’épanouissent dans le travail. S’il était resté sur un canapé, il serait mort », affirme André Arnould.

    De temps à autre, Capone peut même s’exercer à ce pour quoi il était destiné : le gardiennage de troupeaux. « Il entend et sent les brebis et sait les manipuler. »

    Élisabeth est aujourd’hui confiante « La déception s’est transformée en enrichissement. » Son objectif : amener Capone jusqu’au plus haut niveau de dressage international, la classe 3.

    Marie SOYEUX